21 mai 2018 à 21:15
La JGF finit sur une vraie fausse note!!!
La dernière de Francky gâchée en beauté
Âmes sensibles, s’abstenir.
Comment gâcher un derby en quelques lignes.
Comment dégoûter un arbitre en 90 minutes, suivez les instructions.
Comme nous avait annoncé le district, dans la semaine, pas d’enjeu, donc pas d’arbitre pour ce derby.
Les arbitres étant fortement mobilisés au festival d’Armor de Plougonvelin, dans les matchs à enjeu (qui mobilisent 3 arbitres). Jusqu’ici, tout est normal, vous me suivez? Jusqu’au discours d’avant match. Puisque je suis arbitre de club pour la JGF, et que je suis prioritaire par rapport à un arbitre bénévole de St Divy, les dirigeants de St Divy m’avouent que ça les arrange, puisque si leur arbitre prend le sifflet, ils se retrouvent sans arbitre de touche.
De toute façon, on se dit limite, il n’y a pas besoin d’arbitre assistant, et que les joueurs eux-mêmes peuvent s’auto-arbitrer. Ça c’est dans mes rêves les plus fous; ou peut être dans un match de championnat de vétérans. C’est beau de rêver. Mais ce dimanche 20 mai 2018, 22ème et dernière journée du championnat de D2 - groupe C, plus d’enjeu. Un match aller conclut par une large victoire des Forestois 11-0.
On se dit que cette fois-ci, les hommes de Franck et romain vont faire qu’une bouchée des hommes de Christian Kermarrec. On se dit qu’il n’y aura peut être pas 11 à la sortie, mais 5-6, ça suffira à la joie des Forestois, qui termineront leur saison, par un barbecue et une bonne partie de pétanque. Les conditions climatiques sont tout simplement exceptionnelles: soleil, chaleur, la bière qui coule à flot autour du terrain, une pelouse légèrement bosselée.
Bref, une partie de foot en perspective, qui laisse imaginer qu’on penchera plus pour une partie de plaisir, une franche partie de rigolade entre deux formations qui se connaissent, se fréquentent et se croisent en dehors d’un match de football. En théorie, ça devait se passer comme ça, en pratique, un craquage total de certains joueurs, viendra ternir une rencontre, une prestation affligeante, un paroxysme de la nullité. On peut résumer ce match en quelques mots: jour de derby = match pourri.
Étant au centre du terrain, avec mon sifflet, comme je le fais assez souvent, tous les week-ends, certains vendredis soir (pour dépanner les vétérans), arbitrer des jeunes le samedi; je m’apprête à donner le coup d’envoi d’un match plaisant: erreur. Rappel des consignes aux capitaines avant le match, je vous assure que c’est du vite fais, on se fait plaisir, tout le monde se connaît, et puis, n’oubliez pas de jouer au ⚽️. (Ça, pas besoin de le dire, ils savent le faire, avec plus ou moins de réussite...).
Début du match tranquille, on sent les hommes de la Forest Landerneau pas trop dedans son match, trop d’enjeu peut être, celui de finir en beauté, une saison particulièrement riche en émotions. Les joueurs sont crispés, certains font des erreurs de relances, pourtant facile à réalisé en temps réel. D’autres au milieu de terrain tiennent la dragée haute face à une équipe de St Divy, qui n’a absolument plus rien à jouer. Surs de descendre, mais avec un objectif, finir avec un 3ème match nul dans cet exercice 2017-2018. Ils feront mieux que ça. On sent une équipe de St Divy jouant libéré, assez sur d’elle, poussée par quelques supporters, et rejoint par les deux formations qui en découdront après notre rencontre: St Divy A et le stade Landernéen À.
Ça fait beaucoup de monde autour du terrain, bref, une ambiance bon enfant règne autour de la main courante, et dans les tribunes (pour les supporters qui n’aiment pas trop le soleil). Tout de suite, quelques timides occasions viendront garnir le but de Nicolas Maguet, impérial cette saison; mais sans grand danger. De l’autre côté, ce sont les visiteurs qui se créent les meilleures occasions; mais le local de St Divy, et jouant à la JGF, Laurent Bergamaschi n’aura vraiment que très peu l’occasion de se distinguer dans ce match ... de merde.
Le renard et créateur d’occasions Nicolas Reuille, quant à lui, vendangera à plusieurs reprises, le but du gardien local, le fameux Paolo. Mais, ni ses frappes de loin, ni ses face à face, ne feront trembler le filet St Divyzien. Pourtant, les nombreux corners tapés par Franck Bocher, ne trouveront une tête, une reprise de volée. Quelques frappes finiront dans le pare-ballons, et d’autres dans les bras du gardien local. Franchement, pas de quoi s’emballer dans cette rencontre.
Déjà, à ce moment du match; plusieurs joueurs Forestois et St Divyziens s’en prendront verbalement (tout en restant poli, heureusement), a ma surprise générale. Moi qui m’attendais à un beau match, sans trop de prises de tête. Je m’attendais aussi à pouvoir déconner avec un peu tout le monde; mais les joueurs n’étaient apparemment pas venus pour ça. Quel dommage. Des mots, encore des mots, beaucoup de fautes non sifflées, de réclamations, de ouin-ouins et autres pleureuses. Ça fait drôle d’arbitrer un match, ou on connaît plus d’une vingtaine de joueurs, et se faire embêter pendant ces très longues 90 minutes. Un but sera inscrit par les locaux. Désolé pour la minute du but, mais j’étais tellement blasé par les joueurs, que j’avais la tête ailleurs.
À la mi-temps, peu de choses à se mettre sous la dent, encore moins sous le pied. Tout le monde va se rafraîchir, d’autres vont sans doute prendre une avoinée dans les vestiaires, sans doute par rapport à leur pitoyable prestation. J’en profite moi aussi pour me rafraîchir, et discuter avec les fidèles dirigeants de St Divy.
Je reprend ma place au milieu du terrain; je me dis dans ma tête « bon, cette fois-ci, le niveau va grimper d’un cran; et je vais enfin pouvoir faire ce que j’aime, arbitrer 45 très bonnes minutes, voir + si arrêts de jeu il y a ». Détrompez-vous, 45 minutes vraiment dégueulasses m’attendent. Des joueurs des deux camps viendront me gueuler dessus, siffler des fautes à ma place, comme s’ils connaissaient plus que moi mon métier. Côté football, Nicolas Reuille aura l’occasion de remettre les deux équipes à égalité, mais sa frappe en retrait s’échouera a quelques centimètres du but de Paolo.
De l’autre côté, un coup franc finira assez loin du but de Nicolas Maguet. Autre fait marquant de ce second acte, une passe volontaire ou non du genou (j’apprends en fin de match que la passe du genou est autorisé, et ne fait pas partie de la passe volontaire). Je siffle donc un coup franc indirect, ça râle, une triste habitude à la JGF, mais aussi dans beaucoup de clubs de foot.
Ce même coup franc finira dans les bras de Nicolas Maguet. De l’autre côté, plusieurs occasions, mais sans danger pour les locaux. Certaines frappes vivement critiquées par quelques joueurs, tout ça pour une histoire de mauvais choix, tout ça parce qu’il fallait faire une passe à droite ou à gauche. Critique très vite remplacée par des encouragements, mais assez poussifs dira-t-on. Heureusement, dans cette mascarade footballistique, certains rehaussent le niveau. Je vais retenir ces joueurs pendant le match, car en dehors de tout ça, on oublie ça, avec plus ou moins de temps.
Une autre frappe des locaux finira sur la barre transversale. On essaie en vain de s’encourager côté Forestois, mais quand plusieurs joueurs ne tirent pas dans la même direction, ça se complique, pour un sport dit ... collectif. Sur le banc de touche, ça s’excite, me réclamant de stopper le match; je laisse donc 5 minutes de temps additionnel en deuxième mi-temps.
Le temps pour St Divy de balancer de très longs ballons vers La Défense Forestoise, le temps pour la JGF d’essayer de construire de belles actions, ou de lancer des grands ballons dans La Défense St Divyzienne; mais la dernière passe pêche. Les hommes de Christian Kermarrec tiennent le coup, et en profite dans les 20 dernières minutes, pour faire rentrer LE président, le dénommé Frederic Bleunvenn, qui fera ce qu’il peut, à l’attaque.
L’arbitre du centre (moi-même, pour ceux qui ont suivi), mettra un terme à 99 minutes de non-match, 99 minutes à se faire chier dans ce rectangle vert, 99 minutes a subir des réclamations, par des joueurs qui ont tout simplement oublié... de jouer au foot. Triste fin de saison côté Forestois, les st Divyziens obtiendront quant à eux leur première victoire, de la saison, devant leur public. Soulagement, cri de guerre, et la bière pourra couler à flot toute l’après-midi. La JGF se contentera d’un concours de pétanque, suivi d’un excellent barbecue. La JGF ou l’art d’oublier si facilement une défaite; tant mieux si ça se passe comme ça. La JGF sera reçue 5/5 défaites en fin de saison, après avoir enchaînée un hallucinant 5/5 victoires en début de championnat. Comme si ce résultat était prédit à l’avance.
Score final: St Divy B 1-0 JGF
Certains joueurs (après le match, pendant le barbecue), viendront s’excuser de s’être enflammé pendant le match; comme on dit; faute avouée, à moitié pardonnée.
D'autres, au coup de sifflet, viendront me serrer la main, en me remerciant pour l'arbitrage (ou plutôt la kermesse), çà fait plaisir, même si j'avais un peu la tête; après ce match soporifique. Il y a même un joueur qui viendra m’expliquer, qu’il n’avait jamais connu un club, ou ça gueulait autant, c’est énervant et pénible à la fin.
Je lui confirme d’ailleurs, qu’il y a quand même quelques années, le club était vu comme un club calme auprès des arbitres. C’est désormais presque le contraire; comme quoi, aux yeux des arbitres, ce n’est vraiment pas long à se mettre les hommes en noir à dos, et une mauvaise image auprès des autres clubs. Messieurs, ressaisissez vous la saison prochaine.
J’aime pas vous voir comme ça, et je ne prend pas beaucoup, voir pas du tout (hier) de plaisir à vous arbitrer le dimanche. Heureusement, comme chaque fin de saison, un barbecue, accompagné d’un concours de pétanque, viendra faire oublier cette défaite au goût très très amer pour ma part.
En tout cas, en ce dernier match, je tenais à féliciter le grand Franck Bocher, toujours impeccable sur le terrain; pour tout le travail qu’il a accompli ces trois dernières années. Tu vas nous manquer, sache que tu retrouveras sans trop de problèmes, ta place de numéro 6, si un jour l’envie de revenir en terre Forestoise refait surface. Bonnes vacances, et bon vent. À + et merci pour tout.
Sur ce, le club de la JGF, le staff et moi-même, se rejoignent à vous joueurs, pour vous souhaiter d’excellentes vacances et vous donne rendez-vous la saison prochaine, pour une saison pleine de réussite (j’en suis persuadé, et Francky aussi).
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